Novembre 2013 | INRAE-Cirad
Sur saisine des deux présidents des instituts

————

La biologie de synthèse est une nouvelle façon d’étudier le vivant, à un moment où le réductionnisme de la biologie moléculaire rencontre ses limites pour en appréhender la nature. Elle permet la conception et la construction de nouveaux composants, dispositifs et systèmes biologiques pourvus de fonctionnalités qui n’existent pas dans la nature, faisant ainsi passer la biologie d’une science descriptive à une ingénierie. Les questions éthiques portent non seulement sur le rapport aux objets naturels et artificiels et sur la validité même de cette distinction, mais aussi sur le projet d’une simplification du vivant et de sa sujétion totale à des finalités pratiques, sur les responsabilités des chercheurs, sur la propriété intellectuelle des innovations, sur les risques et les incertitudes, sur la question du rythme et du sens de l’innovation, lorsque toute connaissance acquise se transforme instantanément en capacité d’action sur le monde.

Illustration : Gros plan sur des tubes d’échantillons dans l’unité NuMeA (Nutrition, Metabolism and Aquaculture) | Crédit : INRAE - Bertrand NICOLAS